En descendant dans...

Comment et pourquoi j'y suis venu Le matériel Quelques idées de descente...(photos)

...le vallon de Larue.

                J'en avait marre de ranger mes skis de piste au début du mois de Mai, quand les stations pyrénéennes fermaient alors qu'il leur restait encore pas mal de neige. J'ai alors découvert le ski de randonnée, qui permet de commencer à skier dès Novembre, avant l'ouverture des stations, et jusqu'à la fin du mois de juin (les bonnes années), bien après leur fermeture.

                Mais il restait des endroits auxquels il n'était pas possible d'accéder autrement que par des marches d'approches d'une demi-journée et 1000 m de dénivelée, ce qui n'était pas envisageable avec tout le matériel de ski sur le dos.

                Ma passion sur la glisse a cependant pris le dessus, et j'ai décidé de trouver une solution à cet épineux problème...

                Mes premiers skis de randonnée, des Altiplume, ont étés cassés au bout de trois saisons, et j'en avait gros sur la patate quand je les ai vus, à la fin d'une descente, perdre toute la partie située derrière le talon. Une nouvelle paire de skis les a remplacés.

                Mais l'été arrivant et le matériel de ski re randonnée étant définitivement rangé, mes démangeaisons dans les cuisses et les mollets m'ont repris!! Une seule solution, trouver le moyen de prolonger la "saison" (et de réutiliser par la même occasion les "cadavres" de skis...).

                En farfouillant,  j'ai dégotté de vieilles fixations de ski de piste (1960?), très légères et s'adaptant parfaitement à la semelle de mes chaussures de marche (modèle rigide et pourvu d'encoches pour crampons automatiques).

                Les ayant fixées sur les skis résiduels, et ayant bricolé avec de la corde des sangles de sécurité en cas de déchaussage , j'ai obtenu des miniskis, adaptables sur mes chaussures de Montagne, mesurant 1,18 m, et pesant 3 kg la paire!! Il suffit d'emporter avec soi deux bâtons télescopiques, et l'on a un matériel de ski d'été leger et complet.

            Si vous désirez vous équiper pour la glisse estivale, il est assez peu probable que vous ayez des fixations adéquates chez vous. Avant de trouver miraculeusement celles qui équipent désormais mes miniskis, j'avais pensé à des fixations de surf, les seules à pouvoir (semble-t-il...) s'adapter sur des chaussures de Montagne (qui doivent impérativemenr être munies d'encoches pour crampons automatiques). Avant de les scier, choisissez des skis légers si possible, et méfiez-vous d'avoir assez d'épaisseur de semelle de ski pour pouvoir visser (et coller) les fixations sans passer au travers de la planche. De plus, il faut laisser assez de longueur aux skis pour qu'ils puissent porter suffisament et avoir un minimum de tenue. Un lysch est indispensable en cas de chute (et il y en aura !).

            J'espère que vous me rejoindrez bientôt sur les névés et les glaciers pyrénéens...

                Les miniskis se pratiquent surtout en juin et juillet, et parfois en août les années assez neigeuses (1996 et 1997 auraient étées parfaites). Il faut garder à l'esprit qu'on vise assez rarement des descentes de 1000 m, mais plus souvent 500-600 m, voire moins en fin de saison. Donc, du poids en plus à trimballer sur pas mal de dénivelée, et des descentes assez courtes. Mais le plaisir et le fun avant tout !!!

                Voici les descentes que j'ai réalisées depuis 1997, présentées par ordre chronologique. Certaines sont agrémentées de photos, et toutes d'un descriptif rapide.

            Début très raide et exposé sur neige dure. Très sympa à partir de 2520 m, car le relief s'adoucit. Le caractère exposé disparaît, et la neige devient meilleure. On descend le vallon du Col de Sobe et, si l'enneigement le permet, on rejoint le Ruisseau d'Arrious vers 2050 m.

[table descentes]

            Descente dans le vallon suspendu de Larue (Gabizos), au-dessus du Cirque du Litor. Début relativement raide sur 50 m, à l'Est du Pic de Louesque. Très beau cadre, au pied du Gabizos. A partir de 2200 m, on skie sur des avalanches souvent couvertes de rochers et cailloux. Donc, il ne faut pas que la semelle des skis soit trop sensible...

Début de la descente sous le Pic de Louesque

Le Vallon de Larue et la "piste" de descente, au pied des Gabizos.

            Le Col des Batans se situe au-dessus du Lac Supérieur de Bramatuero, entre le Pic del Serrato (2888 m) et les Dents de Batans (2894 m). On descend par des pentes douces bien enneigées et de petites combes jusqu'au Lac Supérieur de Bramatuero (2500 m). Il faut ensuite "bricoler" pas mal pour trouver le haut des névés raides et exposés au N (donc en neige dure), rive gauche du rio, depuis le déversoir du lac. Mais leur pente procure une belle satisfaction, et rallonge la descente de 150 m. Attention cependant car les pentes sont exposées, et la seule échappatoire possible est le sentier... sur le versant S.

Godille dans la neige fraîche de ... juillet ! au Col de Serrato.

Les pentes douces dominant le Lac Supérieur de Bramatuero depuis le Col de Serrato.

            Le Col du Pabat est assez facilement accessible depuis le Glacier de las Néous. On descend dans un étroit mais joli vallon au-dessus du Refuge de Larribet, le plus à droite possible. Cependant, la descente est très courte, car ce vallon s'encaisse assez vite et devient un profond ravin donnant sur des falaises et dont il est presque impossible de se sortir. Finalement d'un intérêt assez limité.

            Par contre, cette balade prend toute sa dimension dans l'autre sens, c'est à dire en montant par Larribet et en descendant le Glacier de Las Néous. Si l'on se donne la peine de remonter intégralement le glacier (crampons et piolet nécéssaires, attention aux nombreuses crevasses...),  jusqu'à 3000 m, on peut alors s'offrir une descente grandiose, celle d'un des plus longs glaciers des Pyrénées, à savoir environ 1,7 km, et ce jusqu'à 2350 m !! Cependant, la présence de nombreuses crevasses au-dessus de 2700 m peut compliquer l'affaire, et il convient de toutes façons d'y prendre garde. De même, si l'on y va trop tard en saison (ou une mauvaise année pour l'enneigement, comme 1999...), le glacier ne sera plus en neige mais intégralement recouvert de cailloux en-dessous de 2700 m, et ce dès juillet.

LeGlacier de Las Néous vers 2500 m. Incontestablement une des plus belles descentes. (photo du 28/7/97)

            La Brêche est un endroit mythique. il est très plaisant d'y skier fin juillet, voire debut août les bonnes années (1996, 97). C'est pour l'instant la date la plus tardive à laquelle j'ai skié (31 juillet 97), avec un membre de ma famille. La marche d'approche est rapide, et la descente intéressante, bien que très courte. Plutôt que de partir de la Brêche, il vaut mieux remonter à droite le glacier de la Brêche pour allonger le plaisir. La descente est sans problème sur le Glacier de la Brêche. Par contre les pentes qui dominent le refuge sont plus redressées. Cependant, ceux qui aiment les pentes raides pouront gagner le point coté 2721, et descendre par des pentes très intéressantes sur le Refuge.

En montant à la Brêche de Roland.	Début de la descente sur le Glacier de la Brêche.
En action dans les pentes raides, vers 2700 m, au-dessus du refuge. A droite, deux skieurs le 31 juillet, devant le Marboré.

            Du Col de Sobe, on peut gagner en début de sauson par des pentes de neige extrêmement raides (piolet) le Pic de Sobe. La descente que j'ai faite se déroule dans le cirque NW, sur des pentes souvent très raides, et presque tout le temps dangereuses. Chaussé en haut d'un couloir de 2 m de large et 45° d'inclinaison, vers  2550 m, la pente s'atténue un peu vers 2450 m, puis redevient raide à 2400 m jusqu'à 2300 m, pour enfin se stabiliser à 35°. Il m'a fallu déchausser vers 2100 m, et j'ai pu gagner 30 m plus bas le fond d'un couloir d'avalanche rempli de neige, qui se fracturait par endroits. Déchaussé vers 1800 m, en bas de l'avalanche.
            En conclusion, une descente extrêmement difficile avec des miniskis, à déconseiller absolument ! (mais ça doit peut-être passer en hiver par neige très stable et surtout pas trop dure...pour les casse-cou).

Du Pic de Sobe, les pentes raides (qu'il ne faut plus descendre !!) face au Pic du midi. Les couloirs dangereux ne sont pas visibles.

            Le Pic de l'Ouradé se situe entre le Pic de Peyrelue et la Dent de Socques. Le départ de cette intéressante descente se fait dans un col à l'W du Pic, vers 2500 m. On suit un joli vallon jusqu'au point 2359, où l'on coupe à gauche pour prendre un couloir de neige peu encaissé, assez raide (35-40°) et étroit (4-5 m), que l'on suivra sur 250 m de dénivelé.

            Une descente d'envergure dans un cadre grandiose, au-dessus des Lacs d'Arriel. La montée est longue, mais superbe par les Lacs d'Arriel. La descente commence tout en haut du cirque W des Frondellas, vers 2950, en haut des névés, et sur des pentes raides en neige souvent dure. Dès 2800 m, la pente devient plus sympathique, et il ne reste plus qu'à goûter aux joies de la glisse. Il faut repérer certains passages si on veut éviter de déchausser, mais il convient de rester proche de la crête des Frondellas jusqu'à 2600 m, puis de suivre l'axe du vallon, bientôt encaissé. Au prix de quelques déchaussages courts, on arrive juste au-dessus du Lac Médian d'Arrriel, vers 2200 m.

            A conseiller !!

[table descentes]

            Le Garmo Negro domine Banos de Panticosa de 1400 m, c'est ce qu'il faut monter !! On peut juger de l'enneigement depuis la voiture, ce qui est pratique. La descente commence dans la pente S par laquelle on monte, vers 3000 m, sur des pentes raides que le soleil fait heureusement fondre assez vite en surface. On descend ensuite un large couloir sur des pentes raides très agréables, et vers 2600 m on vire à droite pour suivre le Barranco das Argualas, qui garde généralement la neige assez tard, et on déchausse en bas des névés vers 2350 m.

            Descente grandiose, longue, variée, à recommander !

[table descentes]

            On monte généralement au Vignemale par le Glacier d'Ossoue, le plus étendu des Pyrénées françaises. C'est aussi par là que l'on descend !! Deux km de descente au coeur de juillet, ça ne se refuse pas ! Les pentes sont assez douces, un peu raides parfois (il faut aller les chercher sous le Montferrat), mais le seul danger provient en fait des crevasses qui, très nombreuses, fendent le glacier de toutes parts. Il convient donc d'être extrêmement prudent, et de connaître les endroits où elles se trouvent ! La descente la plus longue commence sur les névés du Pic de Cerbillona, longe la crête à droite du glacier, puis la bordure droite du glacier, et se termine vers 2620 m au pied du Petit Vignemale.
            Encore une très belle descente, faisable assez tard, relativement facile, mais demandant des précautions quant aux crevasses...

Les pentes douces du Glacier d'Ossoue, langue terminale, et le Montferrat.

            Les Pics de Crabounouse dominent le Lac Tourrat, dans le massif du Pic Long. Le Glacier du Lac Tourrat offre, tard en saison, la possibilité d'être descendu intégralenent, depuis la Brêche d'Estibère Male jusqu'au Lac Tourrat, où on poura symboliquement plonger les skis après la descente. Les pentes sont raides, surtout dans le goulet séparant les deux parties du glacier, entre 2800 et 2700 m. Cadre extraordinaire : court, mais bon !

Pic Long, Glacier du Lac Tourrat et Lac Tourrat, terme de la descente. L'itinéraire passe par le couloir au centre de la photo.

            Le Turon de Néouvielle est facilement accessible depuis Barèges et le bassin des Lacs de Maniportet. La descente utilise ce qui reste du Glacier de Maniportet, et des névés qui persistent tant bien que mal à l'emplacement de l'ancienne langue glaciaire. Malheureusement, l'année 1999 étant extrêmement peu neigeuse (en été), la descente a été assez limitée, et s'avère très courte. Les pentes sont douces, sauf au départ, et on peut y skier assez vite, mais la descente est très courte !

            Très sympathique donc, mais court.

            Le Pic Maubic est un satellite du Pic Long. Il est facilement accessible depuis Cap de Long. Non mentionné sur les cartes, un petit glacier subsiste sur son flanc NE, dans un cirque ceinturé de moraines récentes. Jusqu'à la mi-juillet, des névés permettent de skier en-dessous du glacier, en suivant la crête de Cap de Long. Attention, les blocs de granite qui dominent le glacier sont extrêmement instables !!

            Vraiment très court, mais joli et facile.

Badet et Pic Long encadrent le Maubic. Les pentes de neige continues sont bien exposées au soleil, à gauche de la crête.

            Les endroits où j'aimerais glisser l'été prochain !!

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